Quelle heure choisir ?

La semaine dernière, le Parlement européen s’est montré favorable à la suppression du changement d’heures biannuel…

Nous ne pouvons que nous en réjouir, comme nous le suggérions dans le premier article de ce blog, début novembre. Toutefois l’analyse qui conduit à la proposition d’abandon de l’heure d’été semble aussi incomplète que celle qui avait conduit à son introduction.

1 – Un pas en avant, un pas en arrière…

Comme nous le montrions dans notre premier article sur le sujet, les économies d’énergie attendues (principalement l’éclairage) concernent peu l’hiver et l’été. L’hiver, les journées sont trop courtes. Ce que l’on gagne d’un côté est perdu de l’autre… Tandis que l’été, le besoin d’éclairage est marginal.
C’est donc dans les intersaisons que l’on peut réaliser des économies en calant mieux nos activités avec la clarté du jour. Or, c’est précisément autour des équinoxes qu’ont lieu les changements d’horaire, dans un mouvement de flux et de reflux, comme une éternelle hésitation. Cette demi-mesure conduit donc à des demi-économies…

2 – Booster les économies…

Les ampoules basse consommation ont réduit les gains d’énergie réalisés dans les années soixante-dix, mais ne les ont pas annulées… Quitte à abandonner (enfin) l’alternance « heure d’hiver – heure d’été », autant garder celle qui procure le plus d’avantages.

Les économies d’énergies sont donc principalement réalisées sur les mois du printemps et de l’automne où les jours sont les plus longs. Or, le bénéfice serait plus sensible sur les mois les moins clairs. La pérennisation de l’heure d’été permet de pratiquement doubler les économies d’énergies actuelles, pour se rapprocher de celles enregistrées avant des années deux mille.

3 – Recentrer l’activité…

Le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver apporte plusieurs inconvénients préjudiciables, notamment pour les activités périscolaires qui sont fortement impactées par l’obscurité précoce de la période hivernale.

Cela joue également sur la sécurité routière, où les accidents affectant les piétons connaissent un bond en novembre.

Recentrer l’activité permet d’envisager plus d’activités d’extérieur après les heures de bureau, sans parler de l’influence positive de la lumière sur le moral.

4 – Fixer une heure civile

Il serait bien sûr possible de nous lever plus tôt pour jouir de la clarté du jour. En théorie rien ne nous y empêche. Mais les écoles seront-elles ouvertes plus tôt ? Le bus passera-t-il à l’heure souhaitée ?

Plus on a d’interactions avec des personnes ou des services extérieurs et plus cette coordination « spontanée » est difficile à mettre en œuvre. Le plus grand nombre d’entre nous est soumis à des contraintes horaires inflexibles. Il est alors plus efficace de fixer une heure civile, sans avoir à changer quoi que ce soit d’autre.

5 – Midi à sa porte…

L’Europe s’étend sur trois fuseaux horaires. Quand le soleil est au zénith à Bucarest, on n’est encore qu’en milieu de matinée à Lisbonne…

Si l’on veut réaliser des économies à l’échelle européenne et jouir d’un centrage de l’activité avec la clarté du jour, il conviendrait de différencier l’heure officielle en fonction de la longitude des pays européens.

Le soleil se lève et se couche d’abord sur les pays de l’est de l’Europe, comme Chypre, la Roumanie ou la Finlande, puis les pays du centre de l’Europe, comme l’Autriche, l’Italie ou l’Allemagne et, enfin les pays de l’ouest, comme la France, le Benelux ou l’Espagne.

Il semble cohérent que l’activité de ces pays soit centrée sur leur fuseau horaire…

Références :
http://www.leparisien.fr/societe/et-si-l-europe-enterrait-definitivement-le-changement-d-heure-08-02-2018-7547742.php
http://www.securite-routiere.gouv.fr/medias/espace-presse/publications-presse/heure-d-hiver-pietons-attention

(Climat & Avenir : 15 février 2018)

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